samedi 8 mai 2010

"Il est fromager?"

Malgré ce que peut en dire Pebble et votre opinion parisienne formatée selon laquelle en Auvergne, à part des vaches des TER il ne passe rien, cette conception obsolète est fausse. En effet, la ville héberge un foyer de musiciens assez important. Les Kissinmas en font partie, et comme on est jamais mieux servis que par soi même, le Kiwi est parti à la rencontre de ce groupe aux influences britpop manifestes juste avant leur concert dans le cadre intimiste du Baraka. Le concert en lui même fut sans réelle surprise, agréable comme à leur habitude. Le genre de musique idéale lorsque, le dimanche matin, motivé comme on le sait, vous cherchez désespérément un disque capable de vous mettre de bonne humeur et de vous sortir hors de votre lit. Des titres accrocheurs et efficaces qui méritaient bien qu'on s'y attarde un peu plus. Le Kiwi: Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, je vais vous demander de vous présenter... Matthieu (basse): On s'appelle les Kissinmas, on est une formation à 5 depuis 1 an puisqu'avant on était 7 et on a fait pas mal de concerts avec cette formation là. Donc il y a Benjamin qui chante, je fais de la guitare... Benjamin (chant): Tu fais de la basse. Matthieu: Ah merde je fais de la basse. Benjamin: On vous explique, avant on avait un bassiste et Matthieu faisait de la guitare. Matthieu: Voilà je suis passé à la basse y'a un an, un an et demi et j'ai pas encore intégré le truc. Donc c'est Sylvain qui fait de la guitare, Raph à la batterie et Pog qui fait du clavier. Le Kiwi: On m'a dit que vous ne répondiez pas à la question d'où vient le nom Kissinmas, donc je vais pas vous la poser... Benjamin: On s'en rappelle plus en fait, c'est trop loin. Matthieu: Un nom aussi con... Le Kiwi: Mais pourquoi avez-vous choisi de prendre des surnoms? Matthieu: Au début quand on a fait le groupe on trouvait ça cool d'angliciser nos noms. En fait c'est des formes simplifiées de nos noms de famille et de nos prénoms. Benjamin: On a fait beaucoup de choses pour se marrer au début du groupe. C'était un peu du second degré au début puis finalement c'est resté. Matthieu: Les gens connaissent plus nos surnoms que nos noms maintenant. Benjamin: Même nous on sait plus vraiment comment on s'appelle. Le Kiwi: Au niveau des influences, c'est plus britpop non? Matthieu: Au départ ce qui nous a rassemblé c'est parce que dans les soirées on écoutait Pulp, Blur ou Supergrass ensemble. D'autres choses aussi mais c'est surtout cette musique. Le Kiwi: Sur Clermont, il y a une activité musicale assez importante, vous le sentez comment vous? Matthieu: On le sent beaucoup comme Clermont est une petite ville et qu'il y a beaucoup de groupes, tout le monde se connait donc on se rend bien compte qu'il y a des concerts tout le temps, des groupes supers qui sortent des disques sans arrêt. Même il paraît qu'un groupe clermontois a vendu 100,000 albums... Un duo de folk apparemment (ndlr, nous parlons bien évidemment ici de Cocoon...). Mais c'est clair qu'à Clermont il y a vachement de trucs qui se passent. Le Kiwi: Y'a eu le titre de capitale du rock (Clermont avait battu Bordeaux) aussi. D'ailleurs captiale du rock, c'est pas plutôt capitale du folk? Matthieu: Ouais c'est un peu ça, depuis ce duo folk. Benjamin: A cause du Delano aussi (Matthieu est également guitariste au sein du Delano Orchestra, ndlr). Matthieu: A cause de, ouais. (rires) Le Kiwi: Oui aussi peut être grâce au label, le Kütu (Kütu Folk Records est un label basé à Clermont qui signe des artistes que je vous recommande chaudement): Benjamin: Ouais voilà. Matthieu: C'est vrai mais bon au final y'a de tout. Mais c'est vrai que les médias se sont beaucoup focalisés sur le folk, y'a pas de doute. Le Kiwi: Donc il y a Clermont et il y a aussi Bordeaux dont l'antenne bordelaise n'est pas d'avis que Clermont est aussi rock'n'roll que ça... Benjamin: C'est de bonne guerre. Matthieu: C'était marrant ce titre de capitale du rock mais bon ça représente pas grand chose dans la réalité. Benjamin: Peut être parce qu'il n'y avait pas les bons groupes de rock à ce moment là. (rires) Matthieu: Surtout que dans toutes les grandes villes universitaires en France t'as des tonnes de groupes super bien. Le Kiwi: C'est vrai qu'il y a eu un petit retour du rock. Matthieu: Voilà et après t'as les médias qui se focalisent plus sur une ville et les gens ont l'impression qu'à Clermont y'a plein de trucs, mais il se passe pas plus de trucs qu'à Lyon, qu'à Montpellier, qu'à Toulouse, qu'à Bordeaux ou qu'à Paris. Benjamin: Dis pas ça. Faut pas dire ça. Y'en a qui vont regarder ça. Matthieu: Je vais me faire castrer. Benjamin: Exactement. Le Kiwi: La Coopérative de Mai, la grosse salle de la ville joue un rôle important aussi dans la promotion des groupes peut être. Matthieu: Ouais et puis elle a toujours soutenu les groupes de Clermont un peu émergents en les mettant en première partie, en les aidant matiériellement et parfois financièrement. C'est toujours un gros appui la Coopé pour les groupes, c'est clair. Le Kiwi: Si vous avez des influences britpop, vous envisagez de finir comment en fait... Matthieu: Tu veux dire, est-ce qu'on va se mettre sur la gueule comme certains? Le Kiwi: Non c'est un peu plus fin que ça, un peu plus musical... Benjamin: Ben là on tourne d'une façon assez dramatique vers les années 80. Après si on veut faire des sous on va faire de la folk. Mais bon on est pas très bons donc on fera pas de sous. Le Kiwi: En fait ma question c'était, pensez-vous finir comme Alex James comme fromager... Matthieu: Il est fromager? Le Kiwi: Il fait du fromage oui. Benjamin: C'est pas con ça. Le Kiwi: Ou alors, comme Jarvis Cocker en gros playboy? Matthieu: Oh bah lui il va te répondre Jarvis Cocker, je pense, parce que le fromage... Benjamin: Ouais, moi le fromage... Le Kiwi: Ouais mais qu'est-ce qui rapporte le plus après... Matthieu: Ouais enfin si on pouvait finir à Hyde Park comme Blur et tourner un DVD, ça pourrait être pas mal. Mais fromager je savais pas. Benjamin: Tu veux tenter ça? Le Kiwi: La reconversion dans le fromage... Benjamin: Lui c'est plutôt la boucherie. Matthieu: Ouais peut être plutôt la viande moi. Benjamin: Tu peux mettre des trucs dans le fromage. Le Kiwi: Sinon je me suis pas mal documentée sur Internet... Benjamin: Ah les rumeurs! Matthieu: C'est le passage potin de l'interview! Le Kiwi: Vous avez pas mal de groupies... (les deux prennent un air étonné mal simulé) Matthieu: Ah non. Le Kiwi: Vous avez beaucoup de messages féminins, et vous avez même eu un forum qui vous avait été consacré... Matthieu: Oh putain où t'es allée chercher des trucs... Benjamin: On fait pas exprès hein. Matthieu: C'est naturel. Voilà nous avons un charisme naturel. Benjamin: On finit jamais d'être un sex symbol. Matthieu: Toi t'as une formule toute faite, tu l'as marquée sur ton avant bras. Le Kiwi: C'est pas un peu lié à vos danses aussi? Matthieu: A ses danses, c'est lui le danseur. Le Kiwi: Ca me faisait penser au chanteur des Friendly Fires, je sais pas si vous avez déjà vu des vidéos de lui. Les deux: Euh non. Le Kiwi: Bon disons qu'il a une façon de danser très particulière... Matthieu: Très suggestive? Benjamin: Vas y explique! Le Kiwi: Disons qu'il a un mouvement du bassin assez prononcé. Matthieu: Ah voilà, t'as un spécialiste du mouvement du bassin là! Benjamin: Mais c'est pas facile. Je fais pas ça à froid. Je m'échauffe une demie heure avant, sinon claquage et ton concert est grillé. Matthieu: Et plus y'a de monde plus il les fait. Le Kiwi: C'est de l'exhibitionnisme en fait. Benjamin: Un peu ouais. Le Kiwi: C'est pour ça le groupe de pop et tout ça... Benjamin: Oh c'est juste pour se foutre à poil. C'est très clair. Matthieu: Tu sais nous la musique, du moment qu'on peut se dessaper en public. Benjamin: Non mais la musique ça a jamais vraiment été mon truc. Le Kiwi: Plus le fromage... Matthieu: Tu sais que j'y ai réfléchi vraiment. Benjamin: Si tu sors un fromage tu touches des royalties dessus? Matthieu: Si tu composes un fromage... Benjamin: Un fromage en forme de vinyle. Matthieu: Quand il y aura notre disque on mettra un bout de fromage. Benjamin: Ou alors un vinyle en fromage, tu graves un sillon et tu peux le mettre sur ta platine! Matthieu: Tu vois avec tes questions tu nous donnes des idées, comme si on avait besoin d'avoir encore plus d'idées à la con. Et puis il y a des vidéos qui trainent sur internet, mais si t'en parles pas c'est que t'as pas du les voir. Le Kiwi: Dans une cuisine? Matthieu: Ouais si alors tu les as vues. Benjamin: Des trucs pas jolis jolis. Non mais si vous saviez combien de personnes tournaient cette vidéo. Le Kiwi: Non mais c'est bien au moins c'est rigolo. Moi ça m'a fait rire en tout cas. Matthieu: Ah oui oui, si c'était pas moi ça me ferait rire aussi. Le Kiwi: J'espère que vous ne l'avez pas faite sobre quand même. Benjamin: Si si, sobres. Matthieu: En pleine après midi! Benjamin: Même pas il était 11 heures du matin je crois. Le Kiwi: Un lendemain de fête alors... Benjamin: Même pas, en toute connaissance de cause. Matthieu: Complètement lucides. Le Kiwi: Bon on parle de tout sauf de la musique! Benjamin: En même temps la musique... On se fait chier à parler de musique. Le Kiwi: Donc vous avez sorti deux EP, au niveau de l'album on en est où? Benjamin: Il est fini! Matthieu: Fini, enfin. Benjamin: Pour la sortie y'a rien de fait. Mais il est fini, il est bouclé, mixé, masterisé... On a mis un bout de temps à le faire. Le Kiwi: Vous avez enregistré où? Matthieu: A Clermont, avec Pascal Power Mondaz, qui a enregsitré Delano... Le Kiwi: Y'a des choses qui changent? Matthieu: Non, je pense que pour les gens qui nous connaissent y'aura pas forcément de grosses surprises. Benjamin: Y'a du vieux, y'a du neuf... Matthieu: Oui donc des vieux titres ou des titres plus récents parmi la tonne de chansons qu'on avait. Le Kiwi: Donc on reste dans la même veine? Matthieu: Je pense que c'est assez varié. On voulait pas faire un album entièrement dansant ou disco punk (les Kissinmas ont une chanson qui s'appelle Disco Punk Is Too Easy, ndlr). Benjamin: Y'a des trucs très dansant. Matthieu: Y'a de la pure britpop, des ballades, y'a de la New Wave, y'a tout ce qu'on aime bien. Le Kiwi: Y'a une sortie de prévue? Matthieu: C'est pas défini. On sait pas trop comment on le sort, on sait pas trop quand. On sait qu'on va le sortir, sous peu. Benjamin: Je sais qu'on va en vendre deux millions mais on sait pas encore comment. Matthieu: Mais pour l'instant nous sommes dans l'expectative. Le Kiwi: Vous avez pas une blague? Benjamin: Oh les blagues on est pas très forts. Matthieu: Moi j'en ai pas. Benjamin: Tu peux montrer ton cul. Matthieu: Non... y'a déjà assez de documents compromettants sur internet. Benjamin: On va vraiment passer pour des cons. Matthieu: Et encore, toi t'es pas sur facebook, t'as pas tes exploits en photo. Benjamin: Je refuse facebook. Matthieu: T'as raison. Le Kiwi: Non mais il faut contrôler... Benjamin: Je suis le seul maître de mon image. Matthieu: Voilà tu pourras conclure là dessus, Ben T est le seul maître de son image.

4 commentaires:

  1. Ahaha, trop fort l'ITW Camille, ces types sont vraiment à côté de la plaque comme on les aimes. Tu crois qu'ils mettront un fromage sur la pochette du disque ? ^^

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  2. Mais non ça fait du bien de voir des gens qui prennent les choses avec un minimum de second degré voyons! Sinon ouais ils pourraient mettre Alex James en train de tripotter ses biquette sur leur pochette d'album ouais, c'est une idée.

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  3. Après relecture, je viens de me rendre compte que tu as ajouté le lien vers la fameuse vidéo/cuisine. C'est vache...

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  4. Ce qui est public est public. Après si on me demande je retire bien évidemment, mais ça n'a pas été le cas.

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