mercredi 31 mars 2010

ARRÊTEZ VOS ETUDES, CULTIVEZ VOUS.

J'ai attendu, j'ai vu, j'ai vécu. (Review Get Well Soon @ Tatry, Bordeaux, 17 mars 2010)

Je tiens à préciser que j'étais aussi censée donné mon avis sur Gush qui faisait un showcase à la FNAC. C'était sympa, quand je suis arrivée après avoir traversé la rue marchande la plus longue de Bordeaux au trot chaloupé puis monté les escalators 4 à 4 (c'est dur, je confirme), j'ai assisté à exactement 26 secondes de la dernière chanson. Enjoy. Bref, tant pis pour Gush.

Reconstitution de la soirée:

Heure de début indiquée sur la place: 20h30.

Heure de début du concert: 22h10. Plus de 90 minutes d'attente pour une personne aussi impatiente que moi, ça relève de la torture psychologique. Autant vous dire qu'ils avaient intérêt à assurer. (c'est un peu comme MGMT avec leur artwork affreux, mais c'est un autre sujet).

MUSEE MECANIQUE

« We're from Portland, Oregon »

Ces mecs là sont non seulement relativement doués pour créer une atmosphère magique, mais en plus ils y parviennent alors qu'il manque 2 membres du groupes. CONGRATS GUYS.

Ils nous ont un peu raconté leur vie, et en plus ils avaient le public en poche en 30 secondes: « We love the Bordeaux wine ». Forcément.

Ils sont d'une coolitude extrême, et s'en sont extrêmement bien sortis. L'un des chanteurs (pour le coup, je sais pas s'il joue ce rôle d'habitude) avait un jeu de scène particulière intéressant dans le genre je-dandine-de-la-tête-et-j'aime-ça.

Le batteur de Get Well Soon les rejoint pour une chanson. Son rôle (d'une importance rare) étant d'imiter le son du galop (vous savez, le truc qu'on a tous fait au moins une fois dans sa vie en tapotant sur sa cuisse). Il en a néanmoins profité pour leur taxer de la Guiness, en bon irish qu'il était en ce soir de paddy's day.

Bref, bien bon comme première partie, même si on peut sentir une petite lassitude parfois car les chansons se ressemblent passablement, mais on leur pardonnera.

GET WELL SOON

OK, alors Konstantin Gropper c'est un peu le mec qui fait tout, très bien et tout seul. Mais bon sur scène ils sont un peu 9732, tous multi-instrumentistes. Passées les 5 premières minutes où t'as envie de lui couper la mèche pour lui coller sur feu-ses-sourcils, tu peux te concentrer sur le show.

Alors déjà, rien que de voir 6 personnes sur scène, ça m'impressionne, mais si en plus tu rajoutes un arrière plan avec un film diffusé, qui suit EXACTEMENT la musique. C'est juste beau (j'ai cherché une phrase super-élaborée, mais je vois rien d'autre à dire que ça). En fait on oublie carrément où on est et on plonge dans le monde de Konstantin. La seule chose que tu puisses faire, c'est admirer.

Ce qui est drôle, c'est qu'il n'a absolument aucun accent quand il chante, mais dès qu'il parle français (assez bien d'ailleurs), tu te souviens immédiatement que oui, le monsieur est allemand.

Et puis le concert vaut le coup rien que cette voix suave.

Il y a des moments assez magnifiques, par exemple quand tous les garçons du groupes jouent un moment fort d'une chanson, tous déchaînés sur leur guitare ou la batterie, et que Mlle Gropper chante ou joue du violon d'une manière enchanteresse. Le contraste les amis, le contraste.

Si on devait résumer ce concert avec un adjectif, ce serait probablement « envoutant ».

Privilégiant « Vexations », les deux temps forts du concert furent sûrement « We are ghosts » et « Angry young man » qui ont eu un écho assez fort au sein du public.

Déjà excellents sur album, les titres de Get Well Soon deviennent réellement transcendants sur scène.

Alors non, ce n'est probablement pas le genre de live pendant lequel tu pogotes au milieu de la fosse, mais pendant 1h30, on se sent juste totalement immergé dans cet univers totalement décalé. Seul regret: on n'a pas eu droit à la sublime cover d'Underworld, « Born Slippy Nuxx ».

Bilan: Ils ont réussi à me faire oublier que j'avais poireauté devant la salle pendant 23 ans, et puis moins de 17€ pour voyager deux fois en une seule soirée, c'est assez économique.

THE MAGICAL JUMBLIES CLUB @ Pharmacie de Garde. 3€. Vive Bordeaux.

Je me permets juste de leur faire une petite pub, parce que c'était la 4ème fois que je les voyais, et à chaque fois j'en ressors le sourire aux lèvres. Ce que j'adore en concert, c'est quand les groupes font durer leurs morceaux pendant de très longues minutes. Et bien je crois que la MJC est un groupe assez doué pour ça.

VIVE LE (PRINTEMPS DU) CINEMA (à prononcer à la manière de Tarantino, s'entend)

Y'avait le label UGC, et bien maintenant y'a l'adhésion du Kiwi.

> A Single Man. Je ne peux que vous conseiller d'aller le voir, étant donné que si je le pouvais, j'aurais fait une screencap par seconde. Et puis Julian Moore est excessivement douée, c'en devient indescent.

> Soul Kitchen. Alors à la base je devais aller voir Une éducation. Plus de places, on se rabat sur ce film en VO. Je ne parle pas un traitre mot d'allemand et j'ai oublié mes lunettes. Bravo. Collée à l'écran, j'en déduis après 1h40 que oui, Fatih Akin est vraiment doué (si vous n'avez pas encore vu « De l'autre côté », vous savez ce qu'il vous reste à faire).

Le pitch, c'est une équipe de bras (ou dos?) cassés qui ratent à peu près tout: le cuisto caractériel fan de lancé de couteaux, le patron trop gentil qui tente de relancer son resto, la copine qui se barre à Shangai, le frère en conditionnelle et accro au jeu, le promoteur immobilier un poil opportuniste. Bref, c'est du grand n'importe quoi, mais c'est foutrement drôle et touchant.

> Les chèvres du Pentagone. Alors dans le genre comédie loufoque, on atteint un niveau assez élevé quand même.

Déjà George Clooney + Ewan McGregor + Jeff Bridges + Kevin Spacey. Toute personne normalement constituée devrait courir au cinéma en voyant un casting pareil.

Tout est tellement improbable que, en résumé, tu rigoles pendant 90 minutes, et quand tu ressors, t'as envie de donner les 986 citations hilarantes du film.

samedi 20 mars 2010

Baby I've Lost You Here In The Crowd

J'ai beau me plaindre, râler beaucoup, la programmation musicale à Clermont-Ferrand est quand même assez géniale pour un endroit habitué à l'étiquette "Saint Nectaire, saucisson et le ballon de rouge". Alors bon, voir un groupe comme Hot Chip ici, ça se refuse pas, surtout quand c'est gratuit (je ne répèterais jamais assez l'amour que je porte à la Coopérative de Mai).
La première partie était comment dire... Electro bang-bang. Ouais voilà, le tout assaisonné de blagues avec un contenu sexuel certain, mais qui a fait un bide à chaque fois. Peter Digital Orchestra, où le mec qui se touche les tétons de la façon -je n'y suis pour rien dans cette histoire- la moins désirable au monde. Je passerais sur la musique, elle ne mérite même pas qu'on s'arrête dessus tant tout a déjà été écouté, réécouté sans ajout d'originalité. Moralité, j'aurais du rester au bar boire une bière. Les téméraires finissent toujours par être punis.
Bref, comme on était "hot hot hot chiiippp" -une des fameuses blagues oui- le groupe pour lequel on était venu a fini pour arriver avec un grand soulagement. Déco minimaliste, reprenant les éléments de leur excellent dernier album One Life Stand. Et surtout, des synthés, plein de synthés. Bon, Hot Chip, c'est certes une musique de geek, mais alors ça ne te prépare EN RIEN à les voir en vrai. Chanteur nain, dont le mirco fait la taille de l'avant-bras, sans exagérer, avec jogging violet et gourmette en or. Plus les lunettes adéquates, évidemment. Seul le guitariste/trompettiste/claviériste/chanteur/agitateur de maracas -chez Hot Chip on est assez multi-instrumentiste en effet- avait l'air un peu près normal. Ils chantent de plus tous, et nous prouvent à chaque chanson, leur capacité à maîtriser des instruments différents. Même le tambourrin, et la grosse nostalgique de Joel Gion du BJM que je suis -surtout dans Dig! en fait- ne pouvait qu'être émue en repensant à ça.
Enfin, si on laisse ces détails de côté, Hot Chip en live, c'est prendre littéralement son pied pendant 1h/1h30 -je n'ai en fait aucune idée de la durée du concert, je sais juste que c'était bien et parfait niveau durée. La voix d'Alexis Taylor est certes surprenante, elle n'en reste pas moins agréable, et ses petites dances façon, robot qui n'a pas été huilé de 4 ans, donnent juste envie de l'imiter en écrasant allégrement les pieds de ses voisins -toujours plus grands que soi. Et une tonne, une tonne de synthés. En gros, si tu aimes le combo Guitare/claviers/harmonies vocales, ce groupe est absolument génial. Je me suis donc sentie visée. Même si le départ s'est fait de façon assez lente, il a suffit de mettre One Life Stand, en troisème position pour faire bouger nos fesses. Et à partir de là, enchainement logique de tous leurs tubes, majoritairement du dernier album, avec un Brothers "les fwèwes". Sans surprise aucune, puisque Hot Chip en live, c'est la même chose que sur CD -plus propre que de dire mp3. Le concert ne pouvait se terminer sur autre chose que Ready For The Floor -ça me fait penser que Lissy Trullie en a fait une reprise pas trop dégueulasse-, véritable tuerie dancefloor dont je ne me lasserais jamais. Ainsi, à la question, est-il possible de transformer une salle de concert en dancefloor géant, la réponse est dans les mains de Hot Chip, ni plus ni moins.
Et comme je suis totalement incapable de prendre des photos qui ne soient pas floues, j'ai pris celles de leur concert chez nos amis belges quelques jours plus tôt.