dimanche 30 mai 2010

"BON ON SE MET PRES DE LA PORTE HEIN, AU CAS OU JE ME SENTE PAS BIEN"

D'après une amie, un certain nombre de blogs ont posté sur Enter the Void. N'ayant pas tellement traîné sur la blogo dernièrement, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de les lire, et en grande rebelle que je suis, je vais aussi donner mon avis sur cette oeuvre. En retard en plus.

Parce que Enter The Void, c'est pas vraiment un film, c'est plus une atmosphère. Déjà tu rentres dans la salle, tu te prépares psychologiquement à assister à 2h30 de Gaspar Noé et là, un gros dur de 120kg balance tout haut juste avant le début du film « ça va chier ». Poétique et réaliste.

Et là on te jette le générique. Je crois qu'il parle de lui-même. Il vaut mieux pas être épileptique quoi.

Dès les premières secondes du film, on se sent donc complètement happé par l'écran.

La première partie est filmée à la première personne, c'est-à-dire que oui, là on peut dire qu'on se met dans la peau du personnage. Ça te retourne tellement les tripes que t'en as presque l'impression de te shooter en même temps que les personnages.

Alors comme on peut s'y attendre, les relations entre les différents protagonistes de ce film sont quelque peu... malsaines. Le frère dealer qui se tape la mère d'un de ses clients. La soeur, Paz De La Huerta, la fille au visage angélique (pour ne pas mentionner son corps) qui fait du strip et se tape le patron. Le frère fantasme sur sa soeur. Les potes plus ou moins foireux. Qui fantasment aussi sur la soeur. Et Tokyo. On pouvait difficilement choisir un meilleur décors. Et puis la bande-son en adéquation parfaite avec les images.

Ce qu'il y a de relativement magique dans ce film, c'est qu'il y a des dizaines de petits détails qui se recoupent tout au long du film. Des choses auxquelles tu ne prêtais pas forcément attention mais qui finalement se révèleront décisives. Dans l'idéal il faudrait revoir ce film plusieurs fois. Sauf qu'après un petit débat avec ma soeur, on s'est dit que non, on y retournerait pas tout de suite.

Parce que oui, il y a des scènes insupportables (c'est un film de Noé après tout), de la drogue, de la violence et beaucoup de cul. Surtout à la fin. Mais là encore, le petit Gaspar arrive à me surprendre parce que parmi les scènes à la limite du porno toutes plus glauques les unes que les autres se glissent deux plans (l'un très bref, l'autre assez long) montrant le « vrai » sexe. Sans en faire des tonnes. Et tout de suite, ça devient beau.

Aussi, il y a certaines longueurs (ce qui paraît logique, 150 minutes, c'est pas rien) pendant lesquelles on se dit que si ce film n'avait pas été réalisé par Noé, et donc auréolé d'une certaine aura sulfureuse, il n'aurait peut être pas été financé. D'un autre côté, et après réflexion, toutes les scènes semblent indispensables à la cohérence de cette oeuvre. Certains plans auraient pû être écourtés (les écrans psyché jaunâtres pendant 10 minutes par exemple), mais le film aurait été moins transcendant.

Car il s'agit de bien plus qu'un film. On ne peut pas décemment sortir indifférent de la projection. A chaud, je ne savais pas si je le détestais complètement ou si je le considérais comme un chef-d'oeuvre. Il va me falloir un peu de recul pour trancher. Mais ça m'a marquée.

Visuellement parlant, c'est impressionnant (manière de filmer + couleurs + trips sous acides + psychédélisme), et c'est bouleversant au niveau émotionnel (scénario + ellipses, flashbacks et flashforwards en veux-tu en voilà + jeu des acteurs).

C'est une expérience à vivre.

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