jeudi 3 juin 2010

Forget about the days that never really mattered

Le Brian Jonestown Massacre, ça va, tout le monde connaît. Ce qu'on connaît aussi d'eux c'est le va et viens continuel du personnel, victime de la dictature d'Anton Newcombe.. Nombreux sont les musiciens qui ont officié dans ces rangs, de manière plus ou moins permanente. Nécessairement il y a un après-BJM pour ces personnes. Souvent celles-ci sont oubliées, c'est pourquoi je me suis proposée de faire le tri et de vous présenter les groupes principaux qui leur sont liés. Et avoir fait partie du BJM n'est pas obligatoirement un gage de qualité en fin de compte.
Back in the 70s baby, le groupe a déjà fait la première partie du BJM apparemment, mais leur son est beaucoup plus agressif et les guitares plus lourdes et se rapprocheraient plutôt du Black Rebel Motorcycle Club qui, quitte à être lourde avec ça, est le groupe de Peter Hayes qui est également passé par le BJM. Ce microcosme est juste trop dense. Et on est qu'au début, attendez que ça se complique. Sinon ils ont sorti un nouvel album live cet année, il est sur Spotify si vous êtes trop feignants pour bouger vos fesses jusque chez votre disquaire local. Ah oui, je crois que ce groupe a un lien avec Jeff Davies, dont j'adorais la barette dans les cheveux à l'époque de Dig!, chose qu'a essayé d'imiter avec beaucoup moins de succès Julien Doré, mais j'ai pas réussi à retrouver des informations cohérentes dessus.
Pour finir de nous embrouiller, le groupe auquel contribue Dean Taylor a changé de nom, on le trouvait en effet précedemment sous la dénomination de The Mandarins. Les deux sont pas facile à trouver dans Google quand même. Les voix ne sont pas suffisamment mises en avant à mon humble avis, mais c'est un problème récurrent dans le shoegaze et pas franchement dérangeant pour apprécier la musique. Et pour se faire péter les tympans c'est quand même assez coule. Ecoutez Sunday Morning.
« We will upload more songs but are never on this MySpace ». D'entrée la couleur est donnée, ils vivent un peu dans un autre espace temps où une faille de 30-40 temps se serait frayée, un rock dur avec des riffs puissants et agressifs, le tout desservi par une ryhtmique parfaite. L'influence punk revendiquée reste indéniable, quelque chose de bien plus énergique donc de ce qu'on a pu voir chez le BJM. On a l'impression de sortir de la veine psychédélique dans laquelle se placent la majorité de ces groupes « post-BJM » -ouh la belle étiquette que je suis en train de créer. Il y a un parfait changement de registre lorsqu'on écoute Drive Me Wild qui aurait parfaitement pu figurer sur les compilations Pebbles (remember?). En définitive je dirais qu'ils sonnent un peu comme des Horrors qui auraient pris des coups de soleil.
Groupe composé de la majorité des membres fondateurs du BJM où l'on retrouve Matt Hollywood qui officie également aux côtés de The Out Crowd (mais je parle d'eux qu'à la fin, rien que pour que vous lisiez jusqu'au bout, technique classique pour tenter de retenir votre attention). Parmi les influences déclarées sur leur MySpace on retrouve The Future, LSD, THC ou MDMA, la première peut sembler improbable mais leur musique va parfaitement avec le trip angoissant de ces substances. Ah et le frère de Jeff Davies joue aussi dedans apparemment, en rempalcement de Matt Hollywood, le monde est vraiment trop petit vous dis-je. Histoire plus que touffue, si vous avez du temps à perdre et des cheveux à vous arracher allez voir leur histoire sur leur MySpace. En plus y'a plein de noms de groupes über coules.
Vous vous souvenez de la blondasse dans Dig! qui comme les Black Rebel Motorcycle Club a signé chez Virgin? Bon et bien bingo, c'est elle. Elle pose sa voix sur Give It Back! notamment. Bon autant être directe, elle a un peu viré "chanson autour d'un feu de camp avec grillage de chamallows en prime". De la folk pop avec des accents country bien loin du BJM mais trop cheesy pour me séduire. Un brin trop gentillet sur certaines chansons en bref. A écouter en prenant son bain, je pense.
Aucune utilité de s'étendre ce groupe qu'il faut aimer d'amour. Shake The Dope Out est par exemple une chanson à guitare parfaite pour vous faire bouger du popotin. Même si leur dernier album est un peu plus moyen, si vous n'avez jamais entendu parler d'eux c'est que vous n'avez pas le privilège de me connaître IRL. Je préciserais juste que Jennifer de Zaza avait tenu le rôle de bassiste avant de partir monter son propre groupe.
Lumineux est le mot qui vient à l'esprit dès les premières secondes. Peut être est-ce du à l'écoute prolongée des Warlocks. Ils ont le son d'un groupe anglais, et ont l'air particulièrement énergique. Ne fait malheureusement pas preuve d'une grande originalité et même si tout semble bien ficelé on se lasse rapidement.
Y a-t-il encore besoin de mentionner ce groupe? Celui-ci est parfait dans l'association qu'il fait des voix masculines et féminines le tout sur un son de guitare transcendant. Si bien que, pour finir de vous ruiner le moral et vous rendre totalement emo -oui il est possible de sombrer emo bang bang en écoutant les Raveonettes- ou pour vous rendre heureux d'une manière la plus pure qui soit sous la neige de Vichy, tout cela respire la beauté. Les danois c'est des bons. Il doit y avoir un gène spécial chez les scandinaves.
Palme du nom de groupe le plus classe de cette masse « post-BJM » qui a sûrement beaucoup écouté les expérimentations soniques de Roky Erickson ou des Cramps. Des danois toujours -oui Sune Rose Wagner officiait également dans cette formation. On est de retour dans les années 60, définitivement. Groupe apparemment sans chanteur, pourquoi pas hein, on va tenter l'expression « musique d'ambiance psychédélique », vous en ferez ce que vous voulez. Plaisant mais pas non plus transcendant. A écouter: While Squaresville Is Watching.
Toujours relatif à Sune Rose Wagner -décidément! Groupe qui existait dans les années 90. Et en fait ils sont rather cool. Rien de plus à ajouter, mais c'est pas non plus du génie, les ruptures rythmiques sont toutes sans surprise et l'oreille frétillante du faux cheval n'a pas vraiment été excitée.
Nouvel album sorti au printemps. Okay on peut leur reprocher de ne pas suffisamment sortir de la masse de groupes post-psychés dont ils font manifestement partie, mais leur travail est tellement bien fait et efficace qu'on ne peut qu'adhérer et se réjouir du fait qu'ils viennent en Europe à l'automne -non je sais pas s'ils passent en France. On évolue dans une sorte de rêve ou alors plutôt dans cette ambiance de petit matin, un lendemain de fête et où la beauté des champs autour de vous vous émerveille. Quiconque a vu la plaine de la Limagne au lever du soleil verra de quoi je parle, sans pour autant vouloir tomber dans le cliché. Ce sont les moments où cette musique est susceptible de séduire les plus indécis.
Bon, eux ils font des dates en France cet été, alors si vous n'avez rien de mieux à faire, allez les voir, même si leurs enregistrements studio ne m'ont pas franchement convaincue. Impression amère de déjà entendu.
Ambiance froide et pseudo-expérimentale. Plus aucune trace de Brian Glaze nénamoins. Quelque chose de très étrange en fait. A écouter sous influence.
On a retrouvé Brian Glaze comme vous pouvez vous en douter avec le nom de ce groupe. Très pop, les claviers de Boa Dolls & Elvis ont failli me faire fuir -trop de putasserie tue la putasserie- mais les téméraires sont toujours récompensés. On finit par être séduits par ce rock définitivement rétro. Pas révolutionnaire pour deux sous cependant, mais quelque chose de rayonnant au milieu de ce flot de maniaco-dépressifs.
Ils ont splitté eux, du shoegaze à ne pas écouter une fois dépassé le 3ème étage de votre immeuble. Mais Voices est très jolie.
S'auto étiquettent « Death Rock », euh ouais, je cherche encore un motif quelconque à écouter ce genre de truc.
Freak Of Nature
Bon alors là je suis tombée sur un truc polonais. Je crois que non, ce n'est pas un des groupes de Johnny Haro. J'avais jamais écouté de musique en polonais -à prononcer à la suisse- avant, c'est fun. Je soupçonne un petit malin de m'avoir fait m'égarer dans mes recherches.
La partie lolz de cet article. De prime abord ils ressemblent à une bande de gros émos du genre 30 Seconds To Mars -mais sans la crête rose de Jared Leto. Ouais donc leur musique est du même genre, et en plus c'est même pas des bonnasses. Encore un groupe à ranger dans la catégorie « n'aurait jamais du toucher à une guitare de sa vie ».
Le choc avec le groupe précédent est sans équivoque et vous fera même pousser un « ah » de soulagement, si malgré une mise en garde de ma part vous seriez allés constater le désastre de Johnny Haro. La familiarité avec le BJM est ici plus évidente, on évolue en terrain connu et Mantra est une tube en puissance à écouter en courant nu dans Lecoq -je cautionne pas les atteintes à la pudeur. Au moins. Il faut absolument que vous vous penchiez sur tout ça. Journeyman est également complètement addictive et vous donnera envie de danser sur une table tambourin à la main.
Groupe pré-Lovetones, exactement à l'image de leurs influences déclarées. Pour les fétichistes et jusqu'au boutistes.
Je suis au moins sûre d'une chose, LSD ne doit pas être 3 simples lettres pour eux. Mais bande de coquinous, dépêchez vous d'aller voir tout ça de plus près, ils valent le coup. En plus ils aiment les Western Spaghetti -je m'étais promis de parler de ma passion pour les cow-boys un jour.
Les Clean Prophets donnent envie de se ramener fissa sur le sable chaud de Californien et d'enfoncer sa guitare ou tout autre instrument à manche dans la gorge du chanteur. C'est incroyable la façon dont une voix peut vous gâcher un ensemble pas nécessairement désagréable. Mais comme c'est totalement subjectif allez voir quand même, peut être que cette voix de chat enroué vous séduira.
Et après cette marée de groupes oscures, on passe aux plus connus, mais également les plus réussis.
Autre groupe de Rob Campanella qui continue de jouer au sein du BJM. Ce mec est un peu un touche à tout de génie et je pense ne pas exagérer en affirmant que cette formation n'échappe pas à la règle. Une alternative séduisante si les deux derniers BJM ont tendance à vous fatiguer. Ils n'ont également pas fumé que des pâquerettes je pense aussi.
De Joel Gion on retient le plus souvent ses rouflaquettes et son sens de l'humour déglingué rafraîchissant dans Dig! Mr Tambourine Man (coucou Bobby) officie néanmoins dans un autre groupe où il s'offre même le luxe de chanter. Bon c'est peut être la chose la moins convaincante du lot mais avec toute la sympathie que nous inspire le personnage on apprécie l'ambiance rétro sans grand effort. Une forme de easy listening si vous y tenez. Mais j'aurais toujours cette image de lui en train de sniffer un rail de 30cm de sucre crystal. Rien à voir avec la musique mais il me semblait essentiel de spécifier ce détail.
Matt Hollywood, ô toi auteur de cette magnificence de Cabin Fever, je serais capable de te vénérer jusqu'à la fin de mes jours pour ta tronche de John Lennon joufflu. Simplement ta musique post-BJM, avant de réintégrer celui-ci de nouveau (les fluctuations des membres du BJM sont pires que celles du CAC 40) est tout aussi bonne. T'es un bon.
Ensuite il y a une série de groupes qui n'ont aucun lien direct avec des membres du BJM mais qui sont tellement bons qu'il faut impérativement que j'en parle quelque part. Vous êtes mes cobayes.
Groupe qui aurait pu finir sur les Pebbles également, je crois qu'eux aussi sont coincés dans un autre espace-temps. Mais Cryin' Shame est tip-top.
Je vous entends tonner, « qui es-tu toi, maigre cheval pour oser parler de ce génie de Stephen Lawrie? ». Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est un groupe trop souvent oublié, et il est grand temps de le réhabiliter. Ma bonne action de la journée. Creusez la question avec une attention particulière et faites vous défoncer les tympans sur Violence, avec un casque et le son à fond.
On avait évoqué leur cas avec Zaza mais cette bande d'Australiens fréquente également le BJM ou BRMC. Pour preuve un featuring avec Peter Hayes -qui joue juste de l'harmonica, pas la peine de trop affoler vos hormones- suffisant pour me combler. Ambiance délicieusement planante, en effet un groupe intéressant à surveiller de près. Un nom à retenir si vous aimez cette ambiance shogaze.
Mes chouchous australiens depuis pas mal de temps. Auteurs du tubesque Shadows Evolve. L'ambiance sur leur dernier album Alone est franchement plus teintée d'un sentiment de dépression, mais reste dans le domaine du sublime. Part Of Your Nature, To Be Your Loss, etc. Ils ont également ouvert pour les Warlocks pour leur dernière tournée américaine. Un jour ils viendront en Europe, ne désespérons pas.

9 commentaires:

  1. Ecouter The Raveonettes, ça me fout grave le smile et la patate mowa!!

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  2. Ouh, j'irais pas jusqu'à dire que ça donne envie de sauter partout quand même!

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  3. Je dis chapeau bas Fakehorse. C'est du bon boulot, complet et subjectif comme on les aime. Tu mérites bien une carotte.

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  4. Je connais que 6 de ces groupes, je ne me sens pas du tout inculte !

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  5. @Jessyka: Oh mais si tu avais connu tous ces groupe cet article n'aurait eu aucun intérêt...

    @Julie: Je préfère la salade.

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  6. @fakehorse
    "quoi thomaaaaas, tu connais pas les warlocks?!" J'ai rit
    Chouette article là, y a matière. Mais quoi qu'on me dise, non, je n'aime pas les Raveonettes

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  7. Ça me scandalise qu'on puisse ne pas connaitre les Warlocks en fait. Mais bon on peut pas trop en attendre d'un mec qui bosse chez NRJ (#bisousbisousThomas). Plus j'ai fait une kassdédi à ton accent Suisse: "polonais".

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  8. Ah et si, j'ai une objection madame : tu es dure avec Chokebore. Voilà, c'est dit.

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  9. Je trouve que t'as été un peu harsh sur The Clean Prophets, enfin le chanteur. Je lui trouve une relation vocale très plaisante avec un Tom Verlaine certes chiant aussi pour la plupart des gens. C'est en effet subjectif!

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