dimanche 17 janvier 2010

« Times Change, We Need To Change As Well »

1) Parlons de vélo.
"De Helaasheid der Dingen" ("La Merditude des Choses" pour les non bilingues), sorti le 30 décembre, a, comme la bière brune qui est brassée dans ma Flandre natale, un goût âpre. Alors, effectivement, vélo il y a, mais il est nécessaire d'évoquer plus particulièrement le fameux "Tour de France à vélo", belle métaphore pour parler concrètement d'un jeu avec de l'alcool (un rite pour adultes imbibés qui s'apparente plus à un "24 heures rabat", c'est-à-dire bourré dans le langage des jeunes du Nord, qu'à un "je n'ai jamais" ou autre jeu pour novices). L'alcoolisme est bien là, et il frappe la vie de Gunther Strobbe, 13 ans, de plein fouet. La majorité des séquences n'est que flash-back, il faut dire que c'est ce même Gunther, mais plus âgé, qui raconte son enfance à travers ses écrits. Une carte postale de la Belgique assez dramatique, inspirée du roman de Dimitri Verhulst : une famille pauvre et arriérée, où il est question de travestisme, de beuveries et de violence due à l'alcool (tous les clichés sont là, mais l'ensemble nous laisse vraiment sous le choc). Quelques séquences, vraiment drôles, rendent le spectateur quelque peu euphorique (en fait la merditude a entre autres ce pouvoir-là, il faut croire). Quelques notes positives aident à digérer la fin de ce film, décidément pathétique mais intéressant. Une étrange leçon sur la dignité où le verbe "se démerder" prend alors tout son sens.
2) Parlons de roller derby. "Whip it" ("Bliss" dans nos salles françaises), sorti le 6 janvier, est le premier long métrage, plein de fraîcheur, réalisé par la jolie Drew Barrymore. Et on peut le dire : c'est une réussite. Le titre français est également le nom du personnage principale, une jeune texane de 17 ans (jouée par Ellen Page, révélée dans le film "Juno") qui, alors que sa mère la traîne dans des concours de beauté dont seule l'Amérique a le secret, rêve de faire valoir sa véritable personnalité... Elle va découvrir l'univers fascinant du roller derby (sport dangereux mais qui reste très féminin : mort au jogging, sortez les mini-jupes) et s'affirmer loin du regard parental. À l'instar de bon nombre d'autres films, on retrouve l'adolescente en quête de reconnaissance, la meilleure amie fidèle (la pétillante Pash), la fille populaire (style cheerleader) et son copain baraqué (à noter l'effrayante scène avec le sandwich avalé en un temps record) et le musicien génial qui va s'éprendre de l'héroïne (il est blond, il est beau, on ne va pas cracher dessus). Cependant, sur ce dernier point, le film se démarque un peu de ses confrères (mais on ne dira rien, par respect pour ceux qui n'ont pas encore couru au cinoche pour aller le voir). Barbie Destroy (c'est ainsi que l'on appelle Bliss Cavendar lorsqu'elle s'élance sur la piste) va devoir faire ses preuves pour montrer qu'elle a sa place sur la scène sportive de la ville d'Austin, auprès de ses camarades de "combat" (parmi lesquelles on reconnaît avec bonheur Drew la déjantée) et auprès de ses proches. Il faut savoir aussi que la B.O. inclut "Unattainable" de Little Joy (coucou Fabrizio) et "Heart in a Cage" (et, à ce moment-là, autant dire que c'en est bel et bien fini du peu de contenance qu'il me reste, ça prononce des sons étranges, ça sourit, ça pince les cuisses de sa voisine, et ça chante tout bas). Du coup, comme si tout ceci ne suffisait pas, depuis la semaine dernière je redécouvre avec plaisir le trio Amarante/Moretti/Shapiro (que c'est exotique tout ça, ça sent bon la plage et les cocktails avec un petit parasol en papier de soie bleu dedans) et je meurs d'envie de rechausser mes patins zébrés taille 33. 3) Parlons de rugby. Enfin un vrai sport de mecs, avec les cuisses bien fermes et tout et tout. "Invictus", sorti cette semaine, est le nouveau film de Clint Eastwood, bête du septième art qui n'a décidément plus grand chose à prouver. Après "L'Échange" et "Gran Torino", le réalisateur américain (et accessoirement maire de Carmel, ville très chic de la côté californienne, et qui, pour la petite anecdote, ne présente ni feux tricolores, ni boîtes aux lettres, parce que "c'est trop moche") se concentre sur un grand homme de l'histoire, Nelson Mandela (ouais, il faisait 1m93, tout de même). Et ce qui ressort de ce projet est un grand film (pour user du même qualificatif). L'histoire commence à la fin de l'Apartheid et présente alors une nation sud-africaine divisée sur le plan racial ainsi que sur le plan économique. Le nouveau président, Mandela, souhaite unifier le pays en redonnant une fierté à chacun, et pour ce faire, il mise tout sur le sport. Le pari lancé est que la modeste équipe de rugby d'Afrique du Sud se présente au Championnat du monde de 1995... On retrouve le côté moraliste propre à Eastwood mais ça ne peut pas faire de mal. Un long métrage (vraiment long) captivant en tout cas.
Nota Bene : Aucune scène ne se déroule dans la ville de Bilbao, j'ai été un peu déçue sur ce coup-là...
Je ne connais pas toute la filmographie du petit Clint (oui oui, nous sommes intimes), loin de là, mais "Million Dollar Baby" et "Sur la Route de Madison" comptent parmi mes classiques. Cependant, je compte bien tenter de me rattraper. Tenez, pas plus tard qu'hier, j'ai loué "Honkytonk Man", je vous en dirai des nouvelles. En tout cas le titre me donne une folle envie de fredonner les Stones (forcément) en faisant la cuisine : que voulez-vous? - il y a certaines choses qui demeurent du domaine de l'Invincible (et hop, on traduit le titre du film présenté et, en plus, on parle de Michael Jackson : au moins ça c'est fait, comme on dit chez les autres).

2 commentaires:

  1. Lorraine tu es quelqu'un de goût. Moi j'aime Matt Damon avec des muscles et le poil blond et lisse, même qu'après le film j'aimais presque le rugby.

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  2. En fait le truc c'est que Clint Eastwood n'a pas réussi à avoir les autorisations nécessaires pour tourner à Bilbao. C'est pour ça que cette grande ville d'Afrique du Sud n'est pas présente dans le film (ce qui est bien dommage car elle est aussi réputée pour avoir une très bonne équipe de rugby).

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