Tout de suite vous vous dites « malheur à toi, dans quoi t'embarques tu petite? », rassurez vous, il y a des exceptions à la règle du cantonne-toi à ce que tu sais faire. (on ne citera pas les tentatives de Joaquin Phoenix dans le milieu du rap).
J'ai nommé Jason Schwartzman et Ryan Gosling.
Le premier est bien né, il est le neveu de FF Coppola, donc cousin de Sofia, ce qui explique son rôle de Louis XVI (adorable) dans « Marie Antoinette » (c'est là que tu te dis: haaaa tout s'explique). Bon je suis fan de Wes Anderson aussi, donc du « Darjeeling Limited ». La moustache lui sied fort bien et il donne envie de commander à Marc Jacobs les mêmes bagages. Côté musique, il nous a servi deux petites pépites avec Coconut Records (dont une cette année). Pas plus de détails sur Jason ni sur Coconut, je crois qu'on a tous vu/entendu/lu assez de trucs sur lui. Il me servait un peu de mise en bouche en fait.
Ps: il est ami avec Julian-Dieu-Casablancas, argument de poids en sa faveur isnt it?
Le second est de Londres (Ontario, Canada. Dommage) et a commencé par le Mickey Mouse Club (si si, à côté de Christina et Britney). Ça aurait pu mal tourner quand on voit ce que sont devenus les autres, mais il s'en est pas trop mal sorti. En même jouer un skinhead dans Danny Balint, ça aide pour casser son image. Puis The United States of Leland, The Notebook (pour mon côté fleur bleue), Stay (le film dont j'ai pas compris là fin), La Faille (duel avec Anthony Hopkins), et HALF NELSOOOOOOON (nomination aux oscars). Voilà pour la bio ultra-express.
Il fait aussi partie des Dead Man's Bones aux côté de Zack Shields. Pour la petite histoire ils ont tout enregistré eux-même, avec une règle: pas plus de 3 prises et aucune modification de la voix.
Alors, passons aux choses sérieuses: l'album, sobrement intitulé Dead Man's Bones (lien album). Fort bien classé chez les Inrocks (c'est l'un des seuls groupes pour lequel je suis d'accord avec eux, parce que mettre les Horrors en derniers, et Coeur de Pirate dans les 20èmes c'est juste pas humain. Fin de la digression.)
Bon alors l'album commence par … une intro. On fait ça bien. Moins d'une minute où une femme à la voix charmante vous susurre des mots doux «My shadow will cover the tears on the ground » « I'm moving away from your place where you took your last breath » ou encore « the magic of life. After Death. ». Merci d'annoncer la couleur, les enfants.
On enchaîne avec Dead Hearts. Alors d'habitude, les murmurements m'agacent un peu. Mais là non, étant donné qu'ils servent juste à caser les quelques phrases de cette chanson quasi-instrumentale (exemple: « Welcome to a place where nightmares are the best part of my day »). Et là tu commences à rentrer dans l'univers quelque peu lugubre des DMsB. On notera l'attention particulière apportée à chaque détail (son de verre cassé, battements de coeur). On retrouve ça dans un certain nombre de leurs chansons.
« In the room where you sleep » est une de mes préférées de l'album, je ne saurai pas vraiment expliquer pourquoi.
« Buried in Water » (on notera que rien que le titre en soi est beau) ie intro au piano + choeur d'enfants. Et à 1 minute 01, t'as la voix de Gosling qui débarque, et là tu restes pantoise et tu écoutes. Parce que le contraste entre les choeurs et la sublime voix grave de Gosling est juste magique. Comme quoi il en faut peu pour faire une belle chanson, les compos ne sont pas hyper-sophistiquées, mais il y a juste ce qu'il faut.
Bon les choeurs, c'est bien gentil, mais dans deux chansons de suite, c'est un poil too much.
Viens « Pa Pa Power ». Les paroles sont simples, et cette fois-ci on leur pardonnera d'abuser des gamins, pour la simple et bonne raison que n'importe quelle personne normalement constituée ne peut s'empêcher de chanter le refrain après une seule écoute. C'est ce qu'on appelle un tube non?
« Young and Tragic » , un poil en dessous des autres.
« Paper ships » commence par des « doo doo bidooo dam dam doobidoowaa ». Merci l'eclectisme, parce que sur le coup, tu te demandes si ton iPod a pas décidé de de faire le fourbe en changeant d'album. Que neni, il ne faut pas se fier aux apparences, la chanson n'en est pas moins triste "Now I hold my poems for ladies unknown". A partir de ce moment là, j'ai des envies de meurtre. Parce que l'intervention de la chorale en fin de chanson gâche le reste. PAS BIEN PAS BIEN.
Heureusement la suivante est « Lose your soul ». Toujours la chorale, mais la bonne idée là c'est que refrain est en rap. (oui, j'ai pu écrire bonne idée et rap dans la même phrase. Assez rare pour être notifié).
« Werewolf Heart » ou le retour de la femme-intro pour slamer. Intéressant. On aime les mélanges des genres chez les DMsB.
Alors le nom du groupe sert aussi de titre d'album, et de titre de chanson. Je crois qu'ils ont essayé de le caser un peu partout. On change de rythme, de phrasé, et on introduit des pleurs de femme. Et ils arrivent à en faire un truc supra-entraînant malgré tout.
And last but certainly not least: « Flowers grow out of my grave ». « I was floating above my bed » . A moi aussi ça m'arrive souvent. Bonne idée numéro 2: laisser tourner le micro à la fin de l'enregistrement. Rires + applaudissements + acoustique = koule.
BILAN: très bon album, riche (mais sans être lourd), sauvage et un peu bouleversant quand même.
Les femmes ne sont pas en reste: la géniale Zooey Deschanel avec She&Him, Scarlett Johansson & Pete Yorn, Emmanuelle Seigner (avec Ultra Orange), Charlotte Gainsbourg, et dans un genre plutôt différent, Juliette Lewis (Juliette & The Licks) ou Clara Morgane par exemple. Dernièrement Marion Cotillard a même interprété une chanson de Franz Ferdinand pour Dior. Mais c'est moyen.
Prochain article: review du concert des Arctic Monkeys (l'interview des Mystery Jets sera publiée chez Marie-La-Blasée-qui-aime-le-thé, oui non seulement ce blog est en colocation mais en plus on collabore avec des geeks de blogs différents, c'est beau)
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(moi j'attends la review du concert des AM, thus)
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