vendredi 29 janvier 2010

You Put The Lime In The Coconut And Drink It All Together

De prime abord, il apparaît étrange de vouloir chercher un lien particulier ou quelconque entre nourriture et musique. En effet, il semble que cette dernière est plus affiliée à la consommation de produits certes récréatifs mais guère nourissants ou de boissons plus ou moins alcoolisées. Aussi, quand on regarde nos rock stars favorites, elles ont l'air d'être passées par la case "moi-aussi-je-veux-ressembler-à-un-mannequin-russe-anorexique" (non non je ne pense pas aux Horrors, je ne vois pas ce qui vous fait dire ça). Si bien que si on a du mal à les penser en papa attentifs au bien être de leur gosse (quand on voit ce qu'est devenue Peaches Geldof... bref, passons), on ne les voit jamais manger.
J'avoue avoir été choquée en voyant des photos des Horrors en train de manger de la junk food. Et cette tendance à penser que manger c'est pas très rock'n'roll quand même se retrouve quand on analyse les titres de chansons, contenu de celles-ci et pochettes d'album. L'entreprise est donc périlleuse (j'aime les sujets intorchables en fin de compte) et il ne s'agit donc en aucun cas d'être exhaustif. Je me suis donc basée sur ma propre discothèque pour étudier le problème, c'est pas grand chose mais c'est déjà ça. Sur le point de vue visuel, pas mal de pochettes d'albums ayant un rapport avec la nourriture sont à compter, de mon côté tout du moins. Chose très surprenante. Je n'ai en fait trouvé que la pochette de Breakfast In America de Supertramp (il faut de tout dans une discothèque) comme parfaitement explicite dans mon antre. Si on veut virer dans ses classiques il y a bien l'inépuisable banane du premier Velvet Underground mais comme la chose est plus que connue je ne m'étendrais pas sur le sujet. Sinon on peut relier la nourriture aux poubelles et dans ce cas là, la pochette de Mona Bone Jakon de Cat Stevens rentre dans notre "cadre d'étude". Après dans un registre plus classique, autour d'un petit repas on retrouve Billy Joel sur la couverture arrière de The Stranger. Et si vous voulez être en plein régime "au secours maman je pars à la mer dans 3 semaines" -ouais des fois ça arrive qu'on veuille se délester de ses réserves hivernales, la pochette de Strawberry Jam d'Animal Collective est faite pour vous. Je crois qu'en fait, rien que pour cette catégorie un article entier serait nécessaire (j'ai en effet horreur de rester en surface des choses), j'y reviendrais donc sûrement plus tard, après avoir pris le temps de me documenter de façon correcte. Ainsi, sans grande surprise, on a tendance à préférer la boisson à la nourriture. Alors que nous, pauvres mortels, dans un scénario digne de Walt Disney, lors des Bank Holiday anglaises nous nous voyons, nappe à carreaux, pique niquer dans Hyde Park (gling gling, bonjour je suis un gros cliché), Damon Albarn et ses comparses de Blur préfèrent s'envoyer un "six pack of beer". Pourtant le raffinement de la nourriture anglaise est parvenue à séduire notre Ryan Gentles, l'homme au job de rêve, notamment avec ses "tuna sandwich". Sauf qu'à la différence de Ryan, moi ça me fait saliver -pauvreté étudiante ouais. Et alors que les Clash sont Lost In The Supermarket, Goldfrapp vous propose carrément, pour éviter tout problème de budget alimentaire de vous manger vous-mêmes (Eat Yourself). Bon, d'accord, si vous le voulez vraiment vous pouvez aller manger des lasagnaaaaaa avec Liam-asshole Gallagher ou "des saucisses et des oeufs" avec Adam Green alors que Paul Mc Cartney vous propose de rester manger à la maison. On passera sur la tentative manquée de Kate Nash à vous faire manger de la Pumpkin Soup, mais on gardera le "You said I must eat so many lemons 'cause I am so bitter". Ou alors vous pouvez regarder les Ramones s'enfiler des corn flakes dans le clip de I Wanna Be Sedated. Carl Barât et ses feu-Dirty Pretty Things, lui, préfère mélanger son lait avec du gin, même si le monsieur a l'air d'aimer les bananes plus que tout. Le lait pour Captain Beefheart c'est la sûreté: Safe As Milk où ENFIN, on nous avoue qu'un musicien ça PEUT avoir faim: "I may be hungry but I sure ain't weird". A noter que l'aliment revenant le plus souvent dans la musique est bel est bien l'ice cream et en boisson non alcoolisée c'est le lait et le café qui l'emportent (One More Cup Of Coffee de Dylan, Cigarettes & Coffee par Otis Redding, No Milk Today des Herman's Hermits...). Enfin, une vraie chanson qui parle de vraie bouffe, en quantité comme on l'aime, ça reste l'incroyable "Everybody Eats When They Come to My House" par Cab Calloway -une chanson qui parle de Banane et de salami ne peut qu'être bien. Enfin, si vous voulez finir d'être dissuadés de manger, le clip des Queens Of The Stone Age avec notre géant roux favori de Sick Sick Sick est parfaitement aproprié.
Je crois qu'on va en rester là, l'idée ayant été d'être non pas exhaustive ou de rappeler des faits connus de tous mais de faire preuve d'un peu d'originalité. En guise de conclusion, on peut donc dire que si nourriture inspire, c'est surtout lors de consommation de champignons, pas nécessairement de Paris, d'ailleurs.
Eggs & Sausage - Tom Waits
Savoy Truffle - The Beatles
Quiche Lorraine - B52s
Vegetables - Beach Boys
Crème Brulée - Sonic Youth
Just Like Honey - The Jesus And Mary Chain

mercredi 27 janvier 2010

Balade Domin-ecale

Grâce à un savant jeu de mot contenu dans le titre, vous avez pu deviner (ou pas hein parce que bon c'est quand même pas clair du tout) qu’il n’est pas ici question de promenades en forêt ou autre, mais bien d’une «balade », si je puis m’exprimer ainsi, à faire un dimanche après-midi où l’on s’ennuie, et où le seul programme envisageable est de traîner sur le net. Allez, on ne me la fait pas à moi, je sais que vous êtes tous des geeks en puissance lorsque vous êtes seuls chez vous, et que vous rêvez de me suivre dans mon petit voyage intranet.
Pour commencer, soyons patriotes, soyons français. Puisqu’il s‘agit ici de se distraire, l’humour est de rigueur. Et ça, les gars en t-shirt l’on bien compris. Pourquoi en t-shirt ? Parce que, nous disent-ils « Nous mettons des t-shirt ». Plutôt banal donc. Ce qui ne l’est pas par contre, ce sont leurs courts métrages. A commencer par la vie de Sid Marcus, dont le contrôleur syndical est un singe incontrôlable et dont le meilleur ami est Jean Valjean. Dit comme ça, ça peut faire bizarre, mais leur humour burlesque et absurde est très bien mené. Et il en va de même pour toutes les autres réalisations. Le plus simple, c’est d’aller voir vous-même :
envoyé par LesGarsEnT-shirt.
La suite se passe sur Youtube. Là je vous épargne les habituels Chris Crocker, David Bivas, et autres pandas éternuant, bien que ces différentes vidéos m’éclatent totalement. Non là je vais vous présenter un très grand comique anglais, malheureusement très peu connu en France. De toute façon, c’est bien connu, nos amis british sont des génies de l’humour (je ne dirais que deux mots pour illustrer cette affirmation : Monty Python). Par contre, je suis désolée, mais n’ayant pas encore trouvé de vidéo sous-titrée, même en anglais, seul ceux qui comprennent relativement bien la langue pourront apprécier. Bon, puisque c’est moi qui écris, je vais pouvoir être totalement subjective et dire que c’est de loin le meilleur comique que je connaisse. C’est d’ailleurs pour ça, et c’est plutôt logique, que je tiens à le faire découvrir aux autres. Déjà, rien que le personnage en lui-même sort de l’ordinaire. Prenez un anglais, maquillez le et mettez lui des chaussures à talons compensés, et vous n’aurez encore qu’une vague idée de qui est Eddie Izzard. Et dans ses sketchs, il aborde toutes sortes de sujets : de la religion à la deuxième Guerre Mondiale, en passant par les girafes maléfiques, James Bond et l‘apprentissage de la langue française (oui notre ami est également bilingue), et le tout avec une présence scénique incroyable. Encore une fois, il vous suffit de regarder : Enfin, je finirais avec un blog BD. C’est vrai qu’en ce moment il y en a de plus en plus, et de très bons, et j‘ai envie de dire tant mieux. Là encore je vais éviter de parler des plus connus, leur pub est déjà bien faite. Le dessinateur que je vais vous présenter s’appelle Silverwolf. Je l‘ai découvert en traînant sur le forum d‘un autre dessinateur, où il postait quelques œuvres. Ses dessins sont plein de poésie et d’humour, avec un graphisme doux et de très belles couleurs. De plus, il a lui-même un parcours assez atypique et du coup, les thèmes abordés dans ses strips sortent de l’ordinaire, ce qui est quand même à noter. En tout cas ça se passe ici. Bon, qu'est ce que vous faites encore là ? Allez, on n'est pas timide, on clique sur les liens, et on regarde comment que j'ai trop eu raison de vous avoir dit tout ça !

samedi 23 janvier 2010

Cigarette Burns Forever

Il y a des acteurs qui décident, tels de perfides personnages, de se lancer dans la musique.

Tout de suite vous vous dites « malheur à toi, dans quoi t'embarques tu petite? », rassurez vous, il y a des exceptions à la règle du cantonne-toi à ce que tu sais faire. (on ne citera pas les tentatives de Joaquin Phoenix dans le milieu du rap).

J'ai nommé Jason Schwartzman et Ryan Gosling.

Le premier est bien né, il est le neveu de FF Coppola, donc cousin de Sofia, ce qui explique son rôle de Louis XVI (adorable) dans « Marie Antoinette » (c'est là que tu te dis: haaaa tout s'explique). Bon je suis fan de Wes Anderson aussi, donc du « Darjeeling Limited ». La moustache lui sied fort bien et il donne envie de commander à Marc Jacobs les mêmes bagages. Côté musique, il nous a servi deux petites pépites avec Coconut Records (dont une cette année). Pas plus de détails sur Jason ni sur Coconut, je crois qu'on a tous vu/entendu/lu assez de trucs sur lui. Il me servait un peu de mise en bouche en fait.

Ps: il est ami avec Julian-Dieu-Casablancas, argument de poids en sa faveur isnt it?

Le second est de Londres (Ontario, Canada. Dommage) et a commencé par le Mickey Mouse Club (si si, à côté de Christina et Britney). Ça aurait pu mal tourner quand on voit ce que sont devenus les autres, mais il s'en est pas trop mal sorti. En même jouer un skinhead dans Danny Balint, ça aide pour casser son image. Puis The United States of Leland, The Notebook (pour mon côté fleur bleue), Stay (le film dont j'ai pas compris là fin), La Faille (duel avec Anthony Hopkins), et HALF NELSOOOOOOON (nomination aux oscars). Voilà pour la bio ultra-express.

Il fait aussi partie des Dead Man's Bones aux côté de Zack Shields. Pour la petite histoire ils ont tout enregistré eux-même, avec une règle: pas plus de 3 prises et aucune modification de la voix.

Alors, passons aux choses sérieuses: l'album, sobrement intitulé Dead Man's Bones (lien album). Fort bien classé chez les Inrocks (c'est l'un des seuls groupes pour lequel je suis d'accord avec eux, parce que mettre les Horrors en derniers, et Coeur de Pirate dans les 20èmes c'est juste pas humain. Fin de la digression.)

Bon alors l'album commence par … une intro. On fait ça bien. Moins d'une minute où une femme à la voix charmante vous susurre des mots doux «My shadow will cover the tears on the ground » « I'm moving away from your place where you took your last breath » ou encore « the magic of life. After Death. ». Merci d'annoncer la couleur, les enfants.

On enchaîne avec Dead Hearts. Alors d'habitude, les murmurements m'agacent un peu. Mais là non, étant donné qu'ils servent juste à caser les quelques phrases de cette chanson quasi-instrumentale (exemple: « Welcome to a place where nightmares are the best part of my day »). Et là tu commences à rentrer dans l'univers quelque peu lugubre des DMsB. On notera l'attention particulière apportée à chaque détail (son de verre cassé, battements de coeur). On retrouve ça dans un certain nombre de leurs chansons.

« In the room where you sleep » est une de mes préférées de l'album, je ne saurai pas vraiment expliquer pourquoi.

« Buried in Water » (on notera que rien que le titre en soi est beau) ie intro au piano + choeur d'enfants. Et à 1 minute 01, t'as la voix de Gosling qui débarque, et là tu restes pantoise et tu écoutes. Parce que le contraste entre les choeurs et la sublime voix grave de Gosling est juste magique. Comme quoi il en faut peu pour faire une belle chanson, les compos ne sont pas hyper-sophistiquées, mais il y a juste ce qu'il faut.

Bon les choeurs, c'est bien gentil, mais dans deux chansons de suite, c'est un poil too much.

Viens « Pa Pa Power ». Les paroles sont simples, et cette fois-ci on leur pardonnera d'abuser des gamins, pour la simple et bonne raison que n'importe quelle personne normalement constituée ne peut s'empêcher de chanter le refrain après une seule écoute. C'est ce qu'on appelle un tube non?

« Young and Tragic » , un poil en dessous des autres.

« Paper ships » commence par des « doo doo bidooo dam dam doobidoowaa ». Merci l'eclectisme, parce que sur le coup, tu te demandes si ton iPod a pas décidé de de faire le fourbe en changeant d'album. Que neni, il ne faut pas se fier aux apparences, la chanson n'en est pas moins triste "Now I hold my poems for ladies unknown". A partir de ce moment là, j'ai des envies de meurtre. Parce que l'intervention de la chorale en fin de chanson gâche le reste. PAS BIEN PAS BIEN.

Heureusement la suivante est « Lose your soul ». Toujours la chorale, mais la bonne idée là c'est que refrain est en rap. (oui, j'ai pu écrire bonne idée et rap dans la même phrase. Assez rare pour être notifié).

« Werewolf Heart » ou le retour de la femme-intro pour slamer. Intéressant. On aime les mélanges des genres chez les DMsB.

Alors le nom du groupe sert aussi de titre d'album, et de titre de chanson. Je crois qu'ils ont essayé de le caser un peu partout. On change de rythme, de phrasé, et on introduit des pleurs de femme. Et ils arrivent à en faire un truc supra-entraînant malgré tout.

And last but certainly not least: « Flowers grow out of my grave ». « I was floating above my bed » . A moi aussi ça m'arrive souvent. Bonne idée numéro 2: laisser tourner le micro à la fin de l'enregistrement. Rires + applaudissements + acoustique = koule.

BILAN: très bon album, riche (mais sans être lourd), sauvage et un peu bouleversant quand même.

Les femmes ne sont pas en reste: la géniale Zooey Deschanel avec She&Him, Scarlett Johansson & Pete Yorn, Emmanuelle Seigner (avec Ultra Orange), Charlotte Gainsbourg, et dans un genre plutôt différent, Juliette Lewis (Juliette & The Licks) ou Clara Morgane par exemple. Dernièrement Marion Cotillard a même interprété une chanson de Franz Ferdinand pour Dior. Mais c'est moyen.

Prochain article: review du concert des Arctic Monkeys (l'interview des Mystery Jets sera publiée chez Marie-La-Blasée-qui-aime-le-thé, oui non seulement ce blog est en colocation mais en plus on collabore avec des geeks de blogs différents, c'est beau)

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dimanche 17 janvier 2010

« Times Change, We Need To Change As Well »

1) Parlons de vélo.
"De Helaasheid der Dingen" ("La Merditude des Choses" pour les non bilingues), sorti le 30 décembre, a, comme la bière brune qui est brassée dans ma Flandre natale, un goût âpre. Alors, effectivement, vélo il y a, mais il est nécessaire d'évoquer plus particulièrement le fameux "Tour de France à vélo", belle métaphore pour parler concrètement d'un jeu avec de l'alcool (un rite pour adultes imbibés qui s'apparente plus à un "24 heures rabat", c'est-à-dire bourré dans le langage des jeunes du Nord, qu'à un "je n'ai jamais" ou autre jeu pour novices). L'alcoolisme est bien là, et il frappe la vie de Gunther Strobbe, 13 ans, de plein fouet. La majorité des séquences n'est que flash-back, il faut dire que c'est ce même Gunther, mais plus âgé, qui raconte son enfance à travers ses écrits. Une carte postale de la Belgique assez dramatique, inspirée du roman de Dimitri Verhulst : une famille pauvre et arriérée, où il est question de travestisme, de beuveries et de violence due à l'alcool (tous les clichés sont là, mais l'ensemble nous laisse vraiment sous le choc). Quelques séquences, vraiment drôles, rendent le spectateur quelque peu euphorique (en fait la merditude a entre autres ce pouvoir-là, il faut croire). Quelques notes positives aident à digérer la fin de ce film, décidément pathétique mais intéressant. Une étrange leçon sur la dignité où le verbe "se démerder" prend alors tout son sens.
2) Parlons de roller derby. "Whip it" ("Bliss" dans nos salles françaises), sorti le 6 janvier, est le premier long métrage, plein de fraîcheur, réalisé par la jolie Drew Barrymore. Et on peut le dire : c'est une réussite. Le titre français est également le nom du personnage principale, une jeune texane de 17 ans (jouée par Ellen Page, révélée dans le film "Juno") qui, alors que sa mère la traîne dans des concours de beauté dont seule l'Amérique a le secret, rêve de faire valoir sa véritable personnalité... Elle va découvrir l'univers fascinant du roller derby (sport dangereux mais qui reste très féminin : mort au jogging, sortez les mini-jupes) et s'affirmer loin du regard parental. À l'instar de bon nombre d'autres films, on retrouve l'adolescente en quête de reconnaissance, la meilleure amie fidèle (la pétillante Pash), la fille populaire (style cheerleader) et son copain baraqué (à noter l'effrayante scène avec le sandwich avalé en un temps record) et le musicien génial qui va s'éprendre de l'héroïne (il est blond, il est beau, on ne va pas cracher dessus). Cependant, sur ce dernier point, le film se démarque un peu de ses confrères (mais on ne dira rien, par respect pour ceux qui n'ont pas encore couru au cinoche pour aller le voir). Barbie Destroy (c'est ainsi que l'on appelle Bliss Cavendar lorsqu'elle s'élance sur la piste) va devoir faire ses preuves pour montrer qu'elle a sa place sur la scène sportive de la ville d'Austin, auprès de ses camarades de "combat" (parmi lesquelles on reconnaît avec bonheur Drew la déjantée) et auprès de ses proches. Il faut savoir aussi que la B.O. inclut "Unattainable" de Little Joy (coucou Fabrizio) et "Heart in a Cage" (et, à ce moment-là, autant dire que c'en est bel et bien fini du peu de contenance qu'il me reste, ça prononce des sons étranges, ça sourit, ça pince les cuisses de sa voisine, et ça chante tout bas). Du coup, comme si tout ceci ne suffisait pas, depuis la semaine dernière je redécouvre avec plaisir le trio Amarante/Moretti/Shapiro (que c'est exotique tout ça, ça sent bon la plage et les cocktails avec un petit parasol en papier de soie bleu dedans) et je meurs d'envie de rechausser mes patins zébrés taille 33. 3) Parlons de rugby. Enfin un vrai sport de mecs, avec les cuisses bien fermes et tout et tout. "Invictus", sorti cette semaine, est le nouveau film de Clint Eastwood, bête du septième art qui n'a décidément plus grand chose à prouver. Après "L'Échange" et "Gran Torino", le réalisateur américain (et accessoirement maire de Carmel, ville très chic de la côté californienne, et qui, pour la petite anecdote, ne présente ni feux tricolores, ni boîtes aux lettres, parce que "c'est trop moche") se concentre sur un grand homme de l'histoire, Nelson Mandela (ouais, il faisait 1m93, tout de même). Et ce qui ressort de ce projet est un grand film (pour user du même qualificatif). L'histoire commence à la fin de l'Apartheid et présente alors une nation sud-africaine divisée sur le plan racial ainsi que sur le plan économique. Le nouveau président, Mandela, souhaite unifier le pays en redonnant une fierté à chacun, et pour ce faire, il mise tout sur le sport. Le pari lancé est que la modeste équipe de rugby d'Afrique du Sud se présente au Championnat du monde de 1995... On retrouve le côté moraliste propre à Eastwood mais ça ne peut pas faire de mal. Un long métrage (vraiment long) captivant en tout cas.
Nota Bene : Aucune scène ne se déroule dans la ville de Bilbao, j'ai été un peu déçue sur ce coup-là...
Je ne connais pas toute la filmographie du petit Clint (oui oui, nous sommes intimes), loin de là, mais "Million Dollar Baby" et "Sur la Route de Madison" comptent parmi mes classiques. Cependant, je compte bien tenter de me rattraper. Tenez, pas plus tard qu'hier, j'ai loué "Honkytonk Man", je vous en dirai des nouvelles. En tout cas le titre me donne une folle envie de fredonner les Stones (forcément) en faisant la cuisine : que voulez-vous? - il y a certaines choses qui demeurent du domaine de l'Invincible (et hop, on traduit le titre du film présenté et, en plus, on parle de Michael Jackson : au moins ça c'est fait, comme on dit chez les autres).

samedi 16 janvier 2010

It Ain't Gonna Save Jay Reatard

Pour peu que vous suiviez l'actualité musicale du milieu indie-garage américain (beaucoup de qualificatifs pour dire qu'en fait, notre objet d'étude n'est qu'un plouc américain ignoré très majoritairement par la presse en temps normal) vous êtes au courant de cette affreuse nouvelle. Jay Reatard, 29 ans, est mort. D'habitude les musiciens partent, je m'y fais, comme Vic Chesnutt le jour de Noël. Mais là, Jay, je sais pas, je n'arriverais pas à m'y faire. Impossible de croire que trois mois auparavant j'avais la chance de le voir cracher sa bière sur scène. Voilà, peut être une des raisons pour lesquelles je suis sous le choc : j'ai pu assister au seul (de l'année) et malheureusement dernier concert de la touffe-qui-bouge en France. Le plus étonnant étant que ce n'est pas à Paris qu'il a choisi d'exploser nos tympans, mais à Clermont-Ferrand (il avait annulé à Paris pour une sombre histoire de limitation de décibels...). Donc je ne vous cache pas ma joie quand j'ai vu sa touffe (lavée, j'avoue avoir été déçue par ce point) se balader tranquillement, l'oeil noir, à 2 mètres de moi (j'étais heureuse), une bière dans la main. Si je me souviens des détails, toujours plus intéressants que la chose dans sa globalité, il avait une chemise bûcheron à dominante rouge et un slim qui montrait à quel point un musicien c'est maigre. Pas autant que nos poulets de Horrors, mais quand même. Donc, après une première partie catastrophique d'un groupe régional et après avoir subi des choix.... bruyants du DJ résident (merci au Garage Club à la Coopérative de Mai pour nous péter les tympans assez régulièrement), les nouveaux musiciens de Jay se pointent sur scène. À savoir un bassiste et un batteur qui avaient une démarche... très étrange. Il était facile de voir que ces monsieurs avaient un penchant pour la bière à en juger par la circonférence de leur ventre, mais les petits regards du bassiste pendant le concert étaient des plus troublants. Il faut dire que je devais détonner au milieu de cette mini-masse (une quarantaine de personnes avaient du faire le déplacement, assez pitoyable) de trentenaires à moitié dégarnis. Le garage n'est pas sensé plaire à des filles de 18 ans, c'est ce dont je me suis rendue compte sur place, mais ça on s'en fout. Puis finalement Jay arrive, tonitruant, sous de faibles applaudissements, le public clermontois étant toujours d'une nature passablement timide, ce qui a le don de m'énerver. De mauvaise humeur le Jay : ni bonjour ni merde, on attaque directement dans le vif du sujet. Je dois avouer n'avoir jamais entendu quelqu'un jouer aussi fort. Et aussi longtemps. J'ai cru plusieurs fois au moment du set que plus jamais mes tympans ne pourraient me servir après cette torture auditive. Jay ne s'est pas arrêté pendant son concert. Sauf pour changer de guitare. Ainsi, j'ai aussi apris que oui, on peut faire du garage violent avec une acoustique. Comment, je ne sais pas, Jay a emporté la recette trop loin... Oh il nous a bien adressé la parole. Une fois tout du moins, mais c'était pour nous dire, par rapport à la limitation de décibels : "I apologize, this is not rock'n'roll", avant de repartir comme un fou dans sa chose avec des musiciens qui restaient bouche close. Je sais pas si ce n'était pas du rock'n'roll, mais c'était suffisamment fort pour le commun des mortels. J'aurais aimé vous donner la setlist, mais je n'ai pas eu le temps de la récupérer, Jay ayant quitté la scène comme ça, sans dire au revoir, en jetant sa chemise par terre, sans rappel, bien évidemment, et mes tympans ont été incapables de reconnaître autre chose que It Ain't Gonna Save Me, au milieu du flot de décibels. Je n'avais pas vraiment compris que c'était la fin et j'ai dû partir, moitié-frustrée moitié-heureuse, parce que malgré la mollesse du public, Jay il se donne sur scène. Même s'il avait l'air de parfois s'emmerder, il joue. Que ce soit pour son propre plaisir ou pour le notre, voire même parce que c'est son job, je m'en fous. Et même si une fois rentrée chez moi je n'avais qu'une envie, celle de vomir, Jay reste à mes yeux quelqu'un de bien. Un des derniers personnages rock'n'roll de notre génération. Je déteste dire ça, mais la vérité est : il va me manquer.

jeudi 14 janvier 2010

It's All About The Money

Test micro 1..2..1..2
Bienvenue mesdames et messieurs et autres hermaphrodites ! Avant toutes choses, je vois à vos airs dubitatifs qu'il faut que j'éclaire vos lumières. Car oui, passé le premier choc de la découverte de cette propriété capitale du kiwi, on peut se demander pourquoi un tel titre. Nos producteurs auraient-ils des problèmes de transit à tel point qu'ils devraient en informer le monde entier ? Oseraient-ils, malgré les barrières morales de notre société, étaler leur vie intestinale au grand jour ? Que nenni ! Ceci n'est ni plus ni moins qu'une banale opération publicitaire. Imaginez Monsieur X, se levant le matin, un mal de ventre insupportable le prenant soudain (car oui, Monsieur X a le transit mauvais). Quelle solutions pour lui ? Demander conseil à ses amis ? Aaaah pauvres fous ! Est-il nécessaire de risquer la boue, les pierres et
l'humiliation ? Non, Monsieur X tient à garder sa dignité intacte jusqu'à son dernier souffle. Il ne lui reste donc plus qu'une seule solution, INTERNET, défenseur de la veuve et de l'orphelin ! Et c'est là que, après avoir innocemment tapé "Qu'est-ce qui est bon pour le transit ?" PAF! La machine bien huilée qu'est la recherche web se met en marche et redirige directement notre protagoniste ici. Ni vu ni connu je t'embrouille. Impressionnant n'est-ce pas ? Cela étant dit, passons aux choses sérieuses. Si le contenant est important, le contenu l'est encore plus (ne pas prononcer le "s" de "plus" et on obtient un effet sonore formidable). Nous allons ici vous parler de ce que nous aimons. Et je vous préviens, ici on ratisse large. L'ensemble pourra paraître hétéroclite, en voyant se côtoyer muffins, John Lennon et Mufasa, mais que cela ne vous rebute pas. A présent je vais vous laisser tranquille, arrêter de parler de transit (d'ailleurs je m'excuse auprès de ceux qui étaient en train de manger) et laisser place à la suite, en concluant avec une musique qui, il me semble, est appropriée :